Au retour d’un marché où se mêlent effluves d’herbes fraîches et accents chantants, le simple bruit des casseroles donne envie de faire danser les saveurs. Ce soir, la lumière décline doucement : moment parfait pour préparer des pâtes aux crevettes italiennes, un plat capable de transformer une table en terrasse de bord de mer.
| Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir : |
|---|
| Un conseil utile : conservez toujours une louche d’eau de cuisson pour lier la sauce aux crevettes. |
| Une astuce concrète : faites d’abord revenir les carapaces pour créer un fumet express, sans gaspillage. |
| Une erreur fréquente : cuire les crevettes plus de 3 minutes, elles deviennent caoutchouteuses. |
| Un twist méditerranéen : parsemez le plat de zestes de citron de Sicile juste avant de servir. |
Choisir les bonnes crevettes et les pâtes pour une harmonie italienne
Avant même de sortir la moindre casserole, la réussite d’une recette de pâtes aux crevettes italienne se joue au moment des achats. Les poissonneries regorgent de crevettes entières ; parmi elles, les crevettes roses de Méditerranée, charnues et iodées, sont idéales. Un petit dialogue avec le poissonnier permet d’obtenir la pêche du jour, souvent arrivée moins de 24 h plus tôt. Leur fraîcheur se repère à la carapace brillante et à l’odeur discrète.
Sur le stand voisin, les marques de pâtes sèches rivalisent de qualité. Beaucoup jurent par Barilla pour sa tenue à la cuisson, d’autres prêtent allégeance à De Cecco ou La Molisana pour leur tréfilage au bronze légèrement rugueux, parfait pour accrocher la sauce. Cette rugosité, quasi invisible à l’œil, retient la crème ou les tomates comme une éponge fine. Les amateurs de pâtes « slow food » apprécient enfin Rummo, dont le séchage lent préserve les arômes de blé.
Les puristes adorent les linguine, mais les spaghetti N°5 signés Panzani fonctionnent à merveille : leur diamètre moyen permet aux crevettes de se lover dans les spirales de sauce. Pour une touche authentiquement toscane, certains voyageurs rapportent même des rubans artisanaux Al Cecco glanés dans un petit village de la province de Sienne.
Niveau de difficulté : abordable.
Temps de préparation : 15 min.
Temps de cuisson : 15 min.
| Ingrédients – 4 convives | Quantités |
|---|---|
| Linguine ou spaghetti (Barilla, De Cecco…) | 320 g |
| Crevettes entières non décortiquées | 500 g |
| Gousses d’ail | 2 |
| Échalote | 1 petite |
| Vin blanc sec (Trebbiano ou Vernaccia) | 8 cl |
| Crème fraîche 30 % | 12 cl |
| Concentré de tomate Mutti | 1 c. à s. |
| Persil plat frais | ½ botte |
| Zeste de citron bio | 1 |
| Huile d’olive vierge extra Bertolli | 2 c. à s. |
| Sel marin, poivre noir | QS |
Les ustensiles essentiels se comptent sur les doigts : une grande casserole en inox, une sauteuse large, une passoire, une pince à spaghetti, un couteau d’office, une écumoire et, si possible, un mortier pour piler l’ail. Rien de sophistiqué ; l’Italie rappelle que la simplicité fait des miracles.
- Choisir des crevettes fermes et brillantes, signe de fraîcheur.
- Opter pour des pâtes tréfilées au bronze : elles absorbent mieux la sauce.
- Privilégier un vin blanc fruité mais sec, il relèvera sans masquer les saveurs marines.
Fermer les yeux, c’est déjà entendre le clapotis d’un port ligure ; ne reste plus qu’à retrousser les manches. La suite ? Préparer les crevettes comme le ferait une nonna, méticuleuse et généreuse.

Préparation pas à pas : nettoyer les crevettes, lancer le fumet et réveiller la cuisine
Une bonne recette commence par un air de rituel. Déposer les crevettes sur une planche, feeling de vacances assuré. Le geste le plus important consiste à détacher délicatement la tête, puis à décortiquer en gardant la queue, détail élégant dans l’assiette. À la pointe d’un couteau fin, une incision dans le dos permet de retirer le boyau sombre. Les carapaces et têtes, loin de finir à la poubelle, deviennent l’ingrédient secret d’un fumet express.
Étape 1 : rincer rapidement les carapaces, puis les transférer dans la sauteuse avec un filet d’huile d’olive Bertolli. Le crépitement qui suit signe le début de la fête. Une échalote émincée, une gousse d’ail écrasée : les parfums se répondent. Déglacer au vin blanc, gratter le fond à la spatule, puis couvrir d’un verre d’eau. Dix minutes d’infusion suffisent pour extraire l’essence marine. Ce bouillon, filtré au-dessus d’un saladier, constituera la base savoureuse de la sauce.
Étape 2 : dans la même sauteuse rincée, faire revenir le reste d’ail haché dans un trait d’huile. Ajouter les crevettes encore crues, saisir 1 min de chaque côté. Lorsqu’elles forment un « C », les retirer. La sauteuse accueille maintenant le fumet réduit, une cuillerée de concentré de tomate Mutti et, facultatif mais irrésistible, une pincée de Gran Spicco, mélange d’herbes séchées utilisé en Romagne. Laisser frémir 2 min, puis verser la crème.
Chronologie détaillée
- 0-2 min : torréfier les carapaces dans l’huile, libérer les sucs.
- 2-5 min : ajouter échalote, ail, vin, réduire légèrement.
- 5-12 min : infusion à feu doux, filtrage du fumet.
- 12-14 min : sauté rapide des crevettes.
- 14-16 min : élaboration de la sauce à base de fumet.
Pour les yeux curieux qui aiment voir les gestes avant de les reproduire, une courte démonstration mérite le détour :
Ce timing serré garantit que les crevettes demeurent tendres. La cuisson résiduelle dans la sauce finira de les réchauffer sans les durcir. À ce stade, la cuisine embaume. Un voisin pourrait frapper pour demander la recette ; mieux vaut être prêt à partager un bol.
Envie d’aller plus loin ? Le fumet peut servir de base à d’autres classiques, par exemple la fregola sarda aux fruits de mer. Réutiliser, c’est respecter le produit et prolonger le plaisir.
- Ne salez qu’après réduction : le fumet se concentre, mieux vaut corriger en fin de cuisson.
- Un morceau de tomate séchée apporte profondeur et couleur ambrée.
- Le vin blanc s’évapore : seul reste son bouquet, sans alcool perceptible.
Une fois cette base prête, place au ballet de la cuisson des pâtes et de l’assemblage, moments décisifs pour obtenir la texture soyeuse tant recherchée.
Maîtriser la cuisson : pâtes al dente, crevettes nacrées et sauce qui chante
Plus qu’une simple étape technique, la cuisson al dente relève de la philosophie italienne : la nourriture doit garder de la vie. Dans une marmite généreuse, porter 4 litres d’eau à ébullition. Ajouter 40 g de sel – les grands-mères disent que l’eau doit rappeler la mer. Plonger alors 320 g de linguine Giacco, en éventail pour éviter qu’elles ne collent. Elles tournoient, promettant une mâche ferme.
Le temps indiqué sur le paquet – souvent 9 min pour les linguine Barilla ou De Cecco – n’est qu’une boussole. Goûter à 7 min 30 permet d’ajuster. Quand le cœur affiche encore un léger point blanc, sortir une louche d’eau amidonnée, puis égoutter.
Parallèlement, la sauteuse où mijote la sauce crémeuse reprend son feu doux. Y verser une première goutte d’eau de cuisson, façon d’assouplir l’émulsion. Les pâtes, encore fumantes, rejoignent la sauce. En remuant avec la pince, on sent déjà la liaison se former. La louche d’eau amidonnée libère l’amidon, transformant la sauce en un velours brillant.
Savoir doser la cuisson des crevettes
- Les crevettes déjà poêlées ne retournent dans la sauce que 2 min avant de servir.
- Leur couleur rose abricot signale la cuisson parfaite.
- S’il reste une seconde fournée, gardez-les sur une assiette chaude : mieux vaut attendre la sauce que l’inverse.
Un filet d’huile crue – certains utilisent la réserve précieuse d’huile pressée à froid de la tante Piera – apporte brillance et arôme fruité. Poivre du moulin, zestes de citron : le plat s’illumine. Cette étape ne doit pas dépasser 5 min sous peine de transformer la sauce en pâte épaisse.
L’interaction entre amidon, matière grasse et collagène extrait des carapaces agit comme un liant naturel. Les chefs de la côte amalfitaine insistent : pas besoin d’épaississant, la nature s’en charge.
Au fil des tests, deux observations reviennent :
- Une crème trop allégée (
- Les sauces tomates riches en extraits, comme celles signées Mutti, renforcent la couleur sans dessécher.
Pour illustrer la magie de l’émulsion, rien ne vaut le regard d’un professionnel étoilé :
Et puisque la cuisine vit aussi sur les réseaux, un œil aux conseils minute diffusés ce matin :
L’assiette se compose, nappée de sauce crème-rosée, couronnée de crevettes et d’un nuage de persil. Le parfum suffit à faire oublier les urgences du quotidien.

Variantes ensoleillées : tomates cerises, chorizo ou citron pour réinventer la tradition
La beauté d’une recette italienne réside dans sa souplesse ; chaque foyer y insuffle sa personnalité. La version de Trieste diffère de celle de Naples, et c’est tant mieux. Inspirons-nous de deux détours qui transforment le plat sans l’alourdir.
Pâtes aux crevettes et tomates cerises rôties
Quand arrivent les premières grappes rubis de Pachino, la nonna Doria pique une tomate entre chaque crevette. Sur une plaque chaude, jeter 250 g de tomates cerises huilées, sel, origan. Elles éclatent en douceur, puis rejoignent la sauteuse au moment d’ajouter la crème. Résultat : éclats sucrés-acidulés qui contrastent avec la douceur lactée. Cette déclinaison rappelle la version sans crème très populaire dans les Pouilles.
Twist hispanique : chorizo doux et piment d’Espelette
Pour les soirs où l’on cherche un peu de feu, 60 g de chorizo en demi-lunes remplacent partiellement le beurre de la sauteuse. Les rondelles libèrent leur gras rougeoyant ; inutile de concentré de tomate, la couleur se teinte naturellement. Un soupçon de piment d’Espelette équilibre l’ensemble, tandis qu’une poignée de pousses d’épinards apporte fraîcheur. Conseil : réduire le sel, le chorizo fait le travail.
- Linguine Rummo + tomates cerises : saveur d’été permanant.
- Spaghetti Panzani + chorizo : convivialité et caractère.
- Fusilli La Molisana + zestes de citron : sauce capturée dans les spirales, parfum de la côte amalfitaine.
Envie d’explorer d’autres associations ? Le blog propose une lasagne maison revisitée aux fruits de mer ou encore des tagliatelles champignons ail qui s’accordent à merveille avec un reste de fumet.
Un dernier clin d’œil vidéo pour découvrir la version citronnée tournée à Vieste, bijou des Pouilles :
L’expérimentation, loin d’être une trahison, prolonge la tradition. Les grands-mères l’affirment : « la recette doit vivre ». Alors, pourquoi ne pas prévoir dès demain une escapade au marché pour tester une nouvelle association ?
Art de la table et accords gourmands : présenter, accompagner, partager
En Italie, le repas se savoure autant avec les yeux qu’avec le palais. Une assiette chaude maintient la sauce onctueuse ; le contraste d’un marbre clair fait ressortir le rose des crevettes. Une micro-râpe à parmesan attend sur la table pour les convives qui en veulent une pluie légère. Un moulin géant, héritage des trattorie des années 60, tourne au-dessus des assiettes : les grains noirs éclatent, libérant leur parfum.
Gestes pour sublimer le service
- Rouler les linguine à la pince et à la louche, former un nid au centre de l’assiette.
- Disposer les crevettes par-dessus, comme autant de pétales.
- Arroser d’un filet de jus de citron et de quelques gouttes d’huile crue.
- Finir par un quart de tour de moulin à poivre et quelques feuilles de persil plat.
Côté boissons, un verre de Vermentino di Sardegna frais ou un Soave Classico légèrement minéral fera écho aux notes marines. Ceux qui préfèrent le sans alcool optent pour une eau pétillante citronnée ; la bulle fraîche nettoie le palais.
Pour composer un menu complet, il suffit d’une salade piémontaise en entrée – fraîcheur crémeuse, pommes de terre fondantes – et d’un sorbet au basilic en dessert, clin d’œil aux jardins de Gênes. Les plus aventureux planifieront un week-end à Vieste grâce au guide pratique publié récemment : rien de tel pour goûter les pâtes aux crevettes in situ et comparer.
| Accords Mets & Vins – 3 Suggestions | Profil aromatique |
|---|---|
| Vermentino di Sardegna 2023 | Agrumes, herbes, finale saline |
| Soave Classico bio 2022 | Pomme verte, amande douce, minéralité |
| Rosato pugliese 2024 | Fruits rouges, légère acidité, gourmandise |
La convivialité se lit dans les détails : un grand plat de service posé au centre, chacun se sert, nouvelle louche d’eau amidonnée à portée de main pour rallonger la sauce, panier de pain croustillant. La conversation file, la dolce vita s’invite.
- Préchauffer les assiettes évite le choc thermique.
- Un filet d’huile de basilic maison colore et parfume.
- Servir les pâtes aussitôt mélangées : l’amidon agit tant qu’il est chaud.
Le repas s’achève, mais le souvenir restera. Chacun repartira avec l’idée de refaire la recette, bientôt, pour d’autres amis. C’est ainsi que la tradition voyage, de cuisine en cuisine.

FAQ – Vos questions les plus fréquentes
- Peut-on utiliser des crevettes surgelées ?
Oui, à condition de les décongeler doucement au réfrigérateur puis de bien les éponger. Leur goût sera légèrement moins intense ; compensez avec un fumet de crustacés maison. - La recette fonctionne-t-elle sans crème ?
Parfaitement : remplacez la crème par du coulis de tomate Mutti et une louche d’eau de cuisson des pâtes. Le résultat est plus léger, proche de certaines sauces des Pouilles. - Quelle alternative pour les intolérants au gluten ?
Les linguine de maïs et riz fonctionnent bien ; attention simplement à réduire la cuisson d’une minute pour garder de la tenue. - Comment conserver les restes ?
Placez le tout dans une boîte hermétique, ajoutez un trait d’huile d’olive et un peu d’eau de cuisson réservée. Réchauffez le lendemain à feu doux en ajoutant un filet d’eau si nécessaire. - Le parmesan est-il indispensable ?
Non, mais un vieux pecorino affiné 12 mois apporte un relief salin intéressant. Servez-le râpé à part pour que chacun dose à sa guise.