Dimanche midi, la table se couvre d’une nappe en coton écru et l’air de la cuisine respire déjà le laurier et le vin blanc. Le lapin en sauce chasseur à la cocotte rappelle ces repas qui rassemblent : un plat mijoté, un parfum de champignons frais, le cliquetis d’une cuillère en bois contre l’émail d’une cocotte en fonte. Entre tradition française et gestes inspirés de la dolce vita, la recette allie simplicité et profondeur de goût : des ingrédients du marché, une cuisson douce, et ce petit rien — une touche de tomate concassée ou un soupçon de lard fumé — qui fait toute la différence. Voici un guide pas à pas, pensé pour les gourmands pressés autant que pour les amoureux du détail, afin que chaque bouchée raconte la patience des cuissons lentes et la convivialité des grandes tablées.
| Peu de temps ? Voilà l’essentiel : |
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| Conseil utile : dorez longuement les morceaux de lapin, c’est la base d’une sauce goûteuse. |
| Astuce concrète : déglacez avec 15 cl de vin blanc sec avant d’ajouter les tomates, vous éviterez l’amertume. |
| Erreur fréquente : couvrir la cocotte d’emblée. Laissez évaporer l’humidité au début pour concentrer les sucs. |
| Bonus méditerranéen : glissez un zeste d’orange en fin de cuisson pour une note ensoleillée. |
Choisir les bons ingrédients pour un lapin chasseur fondant
La réussite d’un lapin en sauce chasseur à la cocotte commence au marché. Devant l’étal du volailler, on cherche une bête de 1,3 kg à 1,5 kg, découpée en huit morceaux : deux râbles, deux cuisses, deux épaules et deux petits morceaux de poitrine. Un animal trop gros risquerait de sécher ; trop petit, il manquerait de chair pour nourrir quatre convives. Viennent ensuite les champignons, essentiels pour la “chasse” : des champignons de Paris bien fermes ou, pour les jours de fête, de petits cèpes. Leur parfum de sous-bois complétera le lapin sans l’écraser.
Du côté du primeur, une botte de carottes nouvelles et un filet d’oignons grelots apportent douceur et rondeur. On glisse aussi une gousse d’ail rose, un bouquet garni maison (laurier, thym et branche de romarin), et trois tomates cœur de bœuf bien mûres. La tomate donnera couleur et fraîcheur, inutile donc de forcer sur le concentré.
Pour la note fumée, 100 g de lardons paysans font merveille. N’oublions pas le vin : un blanc vif, type sauvignon du Val de Loire, allège la sauce et fait écho aux herbes. Les grands-mères parlaient souvent d’un “verre pour la cocotte, un verre pour le cuisinier” ; la formule fonctionne toujours, à condition de ne pas se laisser distraire par les appels du bocaux de Sodastream qui pétille au comptoir.
Au rayon épicerie, deux cuillerées de fond de volaille ou de veau, un trait d’huile d’olive fruitée, sel gris de mer et poivre du moulin terminent la liste. Pour ceux qui surveillent le lactose, on peut remplacer le beurre par de l’huile de pépins de raisin ; la couleur restera ambrée et le goût subtilement noyé dans les sucs.
Liste complète pour 4 personnes
- 1 lapin fermier de 1,3 kg, découpé
- 250 g de champignons de Paris, émincés
- 3 tomates cœur de bœuf, concassées
- 2 carottes, en rondelles
- 12 oignons grelots, pelés
- 2 échalotes, ciselées
- 100 g de lardons fumés
- 15 cl de vin blanc sec
- 20 cl d’eau + 1 c. s. de fond de volaille
- 1 bouquet garni : thym, laurier, romarin
- 2 c. s. d’huile d’olive + 30 g de beurre doux
- Sel, poivre
- 1 c. s. de fécule de maïs (facultatif, pour lier)
| Tableau récapitulatif des fournisseurs artisans |
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| Boucherie « Les Frères Lapin » – Lapin fermier Label Rouge |
| Ferme des Bois – Champignons bio cueillis du matin |
| Primeur du marché Saint-Antoine – Carottes nouvelles & tomates |
| Épicerie fine « La Cocotte » – Fond de volaille artisanal |
Lorsque tous les produits patientent sur la planche à découper, on sent déjà la promesse d’un parfum boisé et légèrement acidulé. Prochaine étape : s’équiper du meilleur matériel pour leur rendre justice.

Le matériel : quand la cocotte devient la meilleure alliée de la sauce
Nombreux sont les ustensiles capables de mijoter un plat, mais rien ne surpasse la diffusion uniforme d’une cocotte en fonte. Les marques rivalisent d’ingéniosité : la précision allemande de Fissler, l’élégance colorée de Le Creuset, le design épuré d’Emile Henry en céramique haute température. Que choisir ? Tout dépend de la chaleur recherchée : la fonte émaillée retient la chaleur et tolère les fortes températures, tandis que la céramique diffuse plus doucement, idéale pour les cuisiniers qui craignent de brutaliser une chair délicate.
Un couteau de chef bien aiguisé garantit des découpes nettes. Les marques comme Cuisinart ou Tefal proposent des lames robustes pour détacher le râble sans effort. Côté accessoires, la cuillère en bois reste incontournable. Le bois ne raye pas, ne disperse pas de particules et, surtout, conserve une patine qui s’imprègne de générations de sauces. À ses côtés, une spatule silicone haute température permet de racler sans abimer l’émail.
Comparatif des cocottes
| Modèle | Matériau | Avantage clé | Inconvénient |
|---|---|---|---|
| Le Creuset Signature 24 cm | Fonte émaillée | Excellente inertie thermique | Poids (4,6 kg à vide) |
| Fissler Original Profi | Inox multicouche | Graduations & poignée froide | Nécessite plus de matière grasse pour dorer |
| Emile Henry Delight | Céramique | Montée en chaleur progressive | Sensible au choc thermique |
Un point crucial, souvent négligé, concerne le couvercle. Il doit se poser sans jour, afin de conserver la vapeur lors du mijotage. Certaines cocottes comme la Rational One-Pot intègrent même de petites picots intérieurs : la condensation retombe sous forme de pluie fine et arrose la viande en continu.
Liste du matériel indispensable
- Cocotte en fonte 5 L (ou équivalent céramique)
- Couteau de chef 20 cm + planche à découper
- Économe pour les carottes
- Cuillère en bois et spatule silicone
- Petit bol pour délayer la fécule
- Bols de mise en place pour organiser les légumes
Avant d’allumer le feu, on sort tout du placard et on teste la prise en main. Une simple répétition, comme le fait un musicien avant de jouer. Dès que l’huile brillera au fond de la cocotte, il sera trop tard pour chercher la louche.
Étapes détaillées : réussir la cuisson du lapin en sauce chasseur
Place à l’action. La recette suit une logique simple : saisir, déglacer, mijoter, finir. Chaque phase a sa raison d’être ; la sauter ou la bâcler revient à amputer le plat d’une dimension gustative.
Tableau chronologique
| Étape | Durée | Détail | Astuces |
|---|---|---|---|
| Préparation des légumes | 15 min | Émincer champignons, carottes, échalotes | Champignons non lavés, juste brossés |
| Dorage du lapin | 10 min | Huile + beurre, feu moyen-vif | Ne pas remuer avant 3 min |
| Déglacage & sucs | 2 min | Vin blanc + cuillère bois | Gratter jusqu’à fond net |
| Mijotage | 35 min | Feu doux, couvercle fermé | Retourner à mi-cuisson |
| Finition lardons & grelots | 8 min | Sauter séparément, ajouter en fin | Garder la poêle pour laquer avec sauce |
On commence par faire fondre la moitié du beurre dans la cocotte. Les échalotes perlent, les carottes se colorent, les champignons rendent une eau qu’on laisse s’évaporer. Un parfum de sous-bois envahit la pièce. On réserve ces légumes ; ils serviront de socle à la sauce. Dans la même cocotte, on ajoute deux cuillerées d’huile d’olive et on dépose les morceaux de lapin. Évitez le piège de tourner sans cesse : la viande doit accrocher légèrement pour créer une croûte dorée, gage de goût.
Lorsque chaque face se pare d’un hâle brun clair, on verse le vin blanc. Le bouillonnement fait lever les sucs ; on n’hésite pas à racler le fond avec la spatule. Les légumes reviennent, la tomate plonge, le bouquet garni s’installe au centre comme un petit navire d’herbes. On saupoudre le fond de volaille, on mouille juste à hauteur, puis on couvre. Le feu baisse : la sauce doit frémir, jamais bouillir à gros bouillons.
Pendant les 35 minutes de mijotage, la cuisine se met au rythme lent du clapotis. On profite pour sauter les lardons dans une poêle Tefal antiadhésive ; ils doivent rendre leur graisse tout en prenant une brillance nacrée. Les oignons grelots suivent : un voile de sucre, une larme d’eau, couvercle cinq minutes. Ils ressortent laqués, presque confits.
Petites astuces de chef
- Si la sauce manque de liaison, prélevez une louche, délayez la fécule, reversez et portez à petite ébullition.
- Un couvercle trop hermétique ? Glissez une cuillère en bois pour laisser s’échapper un filet de vapeur.
- Pas de vin ? Un bouillon léger de légumes fait l’affaire, mais pensez à ajouter une cuillère de vinaigre de cidre pour compenser l’acidité.
Au terme de la cuisson, le lapin se détache à la fourchette mais reste juteux. On retire le bouquet garni, on verse les lardons et les grelots, on rectifie l’assaisonnement. L’instant est solennel : le plat peut passer à table.
Accompagnements et variantes pour sublimer le lapin chasseur
Un lapin chasseur s’accommode d’une multitude de garnitures. Les puristes optent pour des tagliatelles fraîches, capables d’absorber la sauce sans se défaire. D’autres préfèrent la sobriété d’une purée maison, monté au beurre, rappelant les repas d’enfance. En Toscane, on servirait une polenta crémeuse ; en Provence, une ratatouille tiède fera contraste.
Tableau des accompagnements
| Garniture | Texture | Temps de cuisson | Accord vin conseillé |
|---|---|---|---|
| Tagliatelles œuf | Souple, légèrement ferme | 3 min | Sancerre blanc |
| Purée de pommes de terre | Aérienne, beurrée | 25 min | Chinon rouge léger |
| Polenta crémeuse | Veloutée, rustique | 30 min | Barbera d’Asti |
| Pommes de terre vapeur | Ferme, discrète | 20 min | Chardonnay non boisé |
Pour ceux qui cherchent une touche de modernité, une salade de fenouil cru, orange et olives noires amène du croquant et éveille le palais. Un pain de campagne frotté à l’ail, grillé à la flamme et déposé sous chaque morceau de lapin, emprunte à l’astuce lue un jour sur Marmiton : la tranche boit la sauce, évitant de la perdre dans le riz.
Varier la sauce selon les saisons
- Automne : remplacer les champignons de Paris par des girolles, ajouter 2 cl de cognac.
- Hiver : incorporer quelques châtaignes cuites, prolonger le mijotage de dix minutes.
- Printemps : lier la sauce avec une cuillère de moutarde à l’ancienne et parsemer de ciboulette.
- Été : réduire la tomate et parfumer d’origan frais.
Certains lecteurs demandent souvent si le lapin supporte d’être préparé la veille. La réponse est oui : la sauce gagne en onctuosité et les chairs s’imprègnent. On réchauffe doucement, sans remuer, comme le rappelle un ancien fil de discussion sur les forums culinaires.
Service, conservation et petites attentions de dernière minute
Au moment de dresser, on choisit un plat de service large et creux. Verser la sauce en premier, disposer les morceaux de lapin, parsemer de persil plat haché très finement. Pour une présentation conviviale, la cocotte Le Creuset peut être posée au centre de la table, mais attention aux enfants : la fonte conserve la chaleur.
Idées de présentation
- Assiette ardoise + cercle haute température pour portionner la polenta.
- Plat long en céramique Emile Henry, idéal pour garder la chaleur au four à 70 °C jusqu’au service.
- Mini cocottes individuelles pour une touche bistro. Les modèles en inox Rational passent du four à l’assiette.
| Conservation & réchauffage | Durée | Température conseillée |
|---|---|---|
| Réfrigérateur, plat filmé | 48 h | + 4 °C |
| Congélateur, sous-vide | 3 mois | – 18 °C |
| Réchauffage feu doux | 15 min | 85 °C maxi |
Pour un accord mets-vin, un rouge léger et fruité comme un gamay croquant valorise la douceur du lapin sans alourdir. Les amateurs de bulles sans alcool apprécieront une eau gazeuse maison réalisée au Sodastream, parfumée d’un trait de jus de pomme trouble.
Dernières touches savoureuses
- Un zeste d’orange ou de citron ajouté juste avant le service réveille la sauce.
- Quelques noisettes torréfiées, concassées grossièrement, surprennent agréablement la texture.
- Pour les palais avides de chaleur, une pincée de piment d’Espelette suffit.
Et si, par hasard, il restait un fond de sauce, glissez-le dans une poêlée de Boeuf en cocotte le lendemain : la viande bénéficiera de cet excédent aromatique, et aucun arôme ne sera perdu.

Questions fréquentes autour du lapin chasseur
| Question | Réponse |
|---|---|
| Peut-on remplacer le lapin par une autre viande ? | Oui, une dinde fermière coupée en morceaux ou un poulet jaune fonctionnent, avec un temps de cuisson réduit à 25 minutes. |
| Quel vin choisir si l’on n’aime pas le blanc ? | Un rosé corsé type Tavel apporte fruité et couleur sans dominer les arômes. |
| La sauce est trop liquide, que faire ? | Augmenter la réduction à découvert cinq minutes ou ajouter une cuillère de fécule diluée à froid. |
| Comment éviter que le lapin ne sèche ? | Saisir vivement, puis cuire à feu doux couvert, et ne jamais dépasser 90 °C à cœur. |
| Peut-on cuisiner la recette dans un multicuiseur électrique ? | Oui, programme « mijoté » 45 minutes, mais veillez à dorer la viande en mode « sauté » avant de lancer la cuisson. |
Attrapez deux tomates mûres, quelques branches de thym et préparez ce lapin chasseur dès ce soir : la cocotte n’attend que la douce mélodie des sucs qui caramélisent.
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