Le parfum du safran, la chaleur du riz qui fume encore dans la paume de la main : en Sicile, la préparation des arancini est autant un rituel qu’une recette. D’un bout à l’autre de l’île, ils accompagnent les fêtes populaires, les après-midi de plage et les trajets en train qui filent le long des orangers. Sous leur croûte dorée, ils cachent un cœur coulant de mozzarella, un ragù doucement mijoté ou, selon les villages, un duo de ricotta et d’épinards. Cet article plonge dans l’histoire, les techniques et les secrets gourmands de ce monument de la street-food italienne, sans rien oublier : des marques de riz les plus fiables aux astuces de panure, des légendes médiévales aux variations modernes inspirées par Buitoni ou La Molisana.
| Peu de temps ? Voilà ce qu’il faut retenir : |
|---|
| Utilisez un riz riche en amidon, type Arborio ou Carnaroli, pour des arancini qui se tiennent. |
| Laissez toujours refroidir le risotto avant de façonner les boules ; il deviendra plus compact. |
| Évitez de frire en dessous de 165 °C ; la croûte absorberait l’huile et perdrait son croquant. |
| Glissez un dé de radicchio sauté ou quelques pistaches torréfiées pour une touche Sapori di Sicilia. |
Arancini siciliens : origines, légendes et influence culinaire
L’histoire de l’arancino (ou arancina, selon qu’on se trouve à Palerme ou à Catane) ressemble à un carnet de voyage. Les Arabes introduisent le riz et le safran au IXe siècle ; les Normands popularisent la cuisson au bouillon ; Frédéric II, grand amateur de chasse, aurait imaginé la panure pour transporter facilement ces boules nourrissantes dans sa besace. La forme évoque l’orange, fruit-emblème des vergers siciliens, d’où le nom.
Plus tard, au XIXe siècle, les aristocrates glissent des arancini dans les coffres des calèches pour les longs trajets vers Naples. Aujourd’hui encore, la compagnie ferroviaire locale vend des cornets d’arancini dans les trains qui relient Messine à Syracuse. En 2025, la start-up « Ciao Italia » a même lancé un service de livraison d’arancini végétariens pour les festivals d’été, preuve que la tradition sait se réinventer.
| Repères historiques clés | Période | Impact sur la recette |
|---|---|---|
| Introduction du riz et du safran par les Arabes | IXe siècle | Base aromatique et couleur dorée |
| Ajout de la panure | XIIe siècle | Transport facile pour les chasseurs |
| Développement de la street-food | Fin XIXe | Vente sur les marchés et dans les gares |
| Globalisation culinaire | Années 2000-2025 | Variantes vegan, sucrées, sans friture |
Deux écoles s’affrontent encore : à Catane, le cône rend hommage à l’Etna ; à Palerme, la boule reste la norme. Cette rivalité bon enfant s’ancre jusque dans le langage : on commande « un arancino » à l’est, « une arancina » à l’ouest. Les touristes s’amusent de cette dualité, tandis que les locaux la défendent avec fierté, un peu comme on débat de Barilla contre De Cecco pour les pâtes.
- Fête de Sainte-Lucie : le 13 décembre, toute farine est bannie, les arancini règnent sur les étals.
- Festival Sapori di Sicilia : chaque mai à Syracuse, un concours élit l’arancino le mieux garni.
- Tendance 2025 : des chefs siciliens revisitent la recette avec du riz noir Venere et une farce de radicchio braisé.
Avant de plonger dans la technique, un détour par les ingrédients s’impose : la qualité des produits fait la différence entre un souvenir de Sicile et une simple boulette de riz.

Ingrédients indispensables pour des arancini authentiques
Pas d’arancini réussis sans un risotto ferme et parfumé. Les marques italiennes comme Divella, La Molisana ou Pasta Garofalo proposent un Arborio ou un Carnaroli de qualité constante ; leurs grains courts et riches en amidon garantissent l’onctuosité. Certains foyers choisissent un riz local IGP de la plaine du Pô, mais l’essentiel reste la capacité à absorber le bouillon sans se déliter.
| Quantités pour 12 arancini | Produit conseillé | Remarque pratique |
|---|---|---|
| 500 g de riz Arborio | Divella « Riso Italiano » | Bonne teneur en amidon |
| 1 L de bouillon de volaille | Maison ou Buitoni en cube | Chaud, ajouté louche après louche |
| 1 dose de safran | Sapori di Sicilia | S’évapore si ajouté trop tôt |
| 120 g de parmesan râpé | Affinage 24 mois | Sale naturellement le riz |
| 2 œufs | Label rouge | Lient le mélange refroidi |
| 200 g de mozzarella | Fiordilatte | Égouttée 30 min |
| 300 g de ragù | Recette maison ou Barilla « Sugo al ragù » | Bien réduit |
| 150 g de chapelure | Maison ou De Cecco | Grain fin pour une croûte lisse |
| Huile de tournesol | Haute température | 170 °C au thermomètre |
De nombreux cuisiniers glissent un dé de provola fumée à la place de la mozzarella, ou remplacent le ragù par une brunoise de légumes sautés. En 2025, la version au pistou de basilic et tomates semi-séchées séduit ceux qui suivent un régime flexitarien. Une autre mode consiste à paner les arancini dans une chapelure de pain complet La Molisana pour un index glycémique plus bas.
- Variante au radicchio : mélangez 80 g de radicchio poêlé et 40 g de gorgonzola à la farce.
- Twist à la pistache : ajoutez 20 g de pistaches concassées dans la chapelure pour une touche croquante.
- Option sans lactose : remplacez le fromage par une béchamel d’amande, très tendance à Catane.
Enfin, un mot sur le bouillon : un bouillon maison aux parures de poulet reste imbattable. À défaut, le cube Buitoni « Gran Cucina » dépanne, à condition de diminuer le sel.
Étapes détaillées : réussir la cuisson du riz et la farce au ragù
La réussite d’un arancino commence toujours par un risotto ferme. Verser le riz dans une sauteuse chaude, sans matière grasse, lui permet de libérer son amidon ; on dit qu’il « nacre ». Dès que les grains deviennent translucides, on ajoute une noix de beurre puis l’oignon ciselé. Les Siciliens de Syracuse aiment remplacer le beurre par une huile d’olive pressée à froid, pour un parfum fruité.
- Nacrer le riz deux minutes avant tout liquide.
- Mouiller au bouillon très chaud, une louche à la fois, en remuant pour activer l’amidon.
- Saisir le safran hors du feu, afin de préserver ses arômes.
- Refroidir le risotto sur une plaque, 15 minutes, avant d’incorporer œufs et parmesan.
| Température idéale | Temps | Contrôle |
|---|---|---|
| 92 °C (frémissement) | 18 min cuisson riz | Grain tendre, cœur encore ferme |
| 60 °C | 15 min refroidissement | Manipulable sans brûler |
Côté ragù, la méthode lente reste la plus sûre : carotte, céleri, oignon suent dans l’huile, puis la viande hachée (mélange bœuf/porc) colore avant l’arrivée du coulis de tomate et d’une branche de laurier. La cuisson à découvert pendant au moins 30 minutes concentre les saveurs. Un soupçon de vin rouge local – un Nero d’Avola – développe la profondeur aromatique.
- Pour un ragù express, la sauce Barilla « Ricetta Speciale » cuit en 10 minutes.
- Version végétale : tofu émietté, lentilles cuites et sauce tomate Divella.
- Accord épicé : piment Calabrese ajouté en fin de mijotage.
Lorsque riz et ragù sont prêts, vient la partie ludique : le façonnage. Mais avant, un rapide rappel sur la conservation : un risotto trop chaud ferait fondre la mozzarella à l’intérieur, ce qui risque d’éclater à la friture. Patience donc, un mot-clef partagé par toutes les nonne.

Modelage, panure et friture : les gestes qui font toute la différence
Dans les cours de cuisine « Sapori di Sicilia » à Palerme, le chef enseigne un geste précis : paume humidifiée, 70 g de riz aplati, un creux au centre pour y déposer une cuillère de farce, puis un dé de mozzarella. Les doigts referment délicatement, le pouce scelle l’ouverture. La boule est roulée jusqu’à parfaite rondeur, ou modelée en cône pour rappeler l’Etna.
| Étape | Piège fréquent | Astuce anti-raté |
|---|---|---|
| Façonnage | Riz qui colle aux mains | Eau froide légèrement salée pour tremper les doigts |
| Panure | Chapelure qui se détache | Double enrobage : œuf, chapelure, repos 10 min, œuf, chapelure |
| Friture | Huile trop froide : arancini gras | Tester avec un dé de pain ; bulles franches = 170 °C |
Certains foyers préfèrent une cuisson au four : 200 °C, 20 minutes, arrosage à l’huile d’olive à mi-parcours. Le résultat, plus léger, perd un peu du croustillant originel mais séduit les régimes hypocaloriques. Les marques Buitoni ou De Cecco commercialisent depuis 2024 des arancini surgélés à réchauffer de cette manière, preuve que la demande existe.
- Huile de friture : tournesol oléique ou pépins de raisin, point de fumée 210 °C.
- Repos avant friture : minimum 2 heures au réfrigérateur, ou 15 minutes au congélateur.
- Égouttage : papier absorbant, puis grille pour que la vapeur s’échappe.
Ce moment où la croûte crépite sous la dent doit beaucoup à la panure. Une chapelure fine apporte une surface lisse, tandis qu’une « panko » italienne plus grossière crée un effet tempura. Les nonne disent que la première protège le riz, la seconde enjolive l’assiette. À chacun son esthétique.

Servir et savourer : accompagnements, variantes régionales et astuces anti-gaspillage
Les arancini se dégustent idéalement brûlants, quand la mozzarella file en nappe onctueuse. Sur les marchés de Palerme, on les vend dans un cône de papier huilé, souvent accompagnés d’un simple trait de citron sicilien. À la maison, ils deviennent entrée ou plat unique, selon la taille.
| Accompagnement | Effet recherché | Recette minute |
|---|---|---|
| Salade de tomates et basilic | Fraîcheur, contraste | Tomates, basilic, huile d’olive Divella |
| Crème de poivron | Douceur fumée | Poivrons rôtis, ricotta, paprika |
| Salsa verde | Note herbacée | Persil, câpres, anchois, citron |
| Mix radicchio-fenouil | Amertume croquante | Lamelles crues, vinaigre balsamique |
Les restes ne se perdent jamais. Le lendemain, un arancino coupé en quartiers garnit une lunch-box, ou complète un bol de minestrone La Molisana. Certains chefs en font même la base d’un « burger sicilien » : pain focaccia, roquette, arancino aplati, pesto de pistache. Cette créativité rejoint la philosophie anti-gaspillage inscrite dans la nouvelle charte « Cucina Circolare » promue par Ciao Italia depuis 2023.
- Congélation : arancini crus, coque panée, posés sur une plaque puis ensachés ; cuisson directe surgelée +2 min.
- Réchauffage : four 160 °C, 18 min, ou air-fryer 180 °C, 10 min.
- Version sucrée : riz au lait vanillé, cœur de Tiramisu glacé, panure sucre/cannelle – vedette du festival de Catane 2024.
Enfin, n’oublions pas les accords boissons : un vin blanc Grillo bien frais équilibre le gras de la friture, tandis qu’un cocktail sans alcool au citron vert rafraîchit les enfants. Les plus gourmands finiront le repas par un tiramisu traditionnel, clin d’œil à une autre légende italienne.
FAQ express pour devenir incollable sur les arancini
Les arancini peuvent-ils être faits avec du riz complet ?
Oui, mais la teneur en amidon moindre demande d’ajouter 1 c. à s. de fécule de pomme de terre dans le risotto refroidi pour garantir la cohésion.
Comment éviter les éclatements pendant la friture ?
Bien sceller chaque boule, refroidir longuement et maintenir l’huile à 170 °C empêchent la pression interne de briser la croûte.
Peut-on préparer la panure sans gluten ?
Une poudre de riz mélangée à de la chapelure de maïs fait parfaitement l’affaire et donne même un croustillant accentué.
Quelle différence entre arancini et supplì romains ?
Les supplì, plus allongés, contiennent uniquement mozzarella et sauce tomate, sans petits pois ni safran, et se dégustent souvent en antipasti dans les pizzerias de Rome.
Un arancino peut-il devenir un dessert ?
La version sucrée au riz parfumé à la fleur d’oranger et cœur chocolat est populaire lors du carnaval de Messine, preuve que la gourmandise n’a pas de limites !
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